Chanpeng Zhao a toutes les raisons de s’inquiéter pour l’avenir de sa plateforme. La société qui veut se placer comme « un prêteur en dernier ressort » depuis la chute de FTX attire sur elle toutes les polémiques du moment. Voici le récapitulatif de la situation de Binance.
Binance accusé de blanchiment d’argent : le début de la polémique
La plateforme d’échange d’actifs canadienne est dans le collimateur de la justice après l’enquête publiée par Reuters. En effet, Binance faisait déjà l’objet de diverses accusations depuis 2018. L’enquête journalistique de Reuters vient remuer le couteau dans la plaie avec un dossier complet qui met Changpeng Zhao et ses associés dos au mur.
Les accusations portent notamment sur le transfert d’argent sans licence, la complicité dans le blanchiment d’argent et la violation des sanctions pénales. Cette annonce a occasionné dans les jours qui suivent la chute du cours du BNB. Et depuis, c’est la débandade dans les rangs de Binance qui ne cesse d’enchaîner les mauvaises nouvelles.
Mithril et Binance à couteau tiré : Le Récap de la situation
Binance a décidé de supprimer certains jetons de son catalogue. Au total, ce sont quatre tokens qui se sont vus remerciés par Changpeng Zhao. Il s’agit spécifiquement de Mithril (MITH), Tribe (TRIBE), Augur (REP) et enfin Bitcoin Standard Hadrashrate Token (BTCST).
Binance a notamment expliqué ce retrait avec certains arguments comme :
- Le niveau de consommation publique
- Le volume et la liquidité des transactions
- La stabilité du réseau face aux attaques
- etc.
Cette décision unilatérale prise par l’entreprise ne va pas rester sans tapage. Comme conséquence, Mithril réclame à la plateforme son dépôt initial versé lors du listing de son jeton sur Binance. Il s’agit de 200 000 BNB. Soit au total 53 millions de dollars.
Toutefois, le suspense demeure maintenu autour de ce remboursement. En effet, au moment du dépôt initial, les 200 000 BNB n’étaient pas mentionnés. Dans un communiqué en 2019, il était notifié que le projet Mithril ferait « don d’un montant équivalent à 20 000 BNB » à Blockchain Charity Foundation en guise de remerciement pour l’inscription.
D’où sortent donc les 200 000 BNB que réclament Mithril aujourd’hui ? La question reste posée.
Par ailleurs, la suppression du MITH des listes de Binance a fait passer le cours de ce dernier de 0,011 euro à 0,0083 euro, soit plus de 25 % de perte.
Mazars lâche Binance – La goutte d’eau qui fit déborder le vase
La nouvelle est venue comme un coup de tonnerre secouer les preuves de réserves de Binance. En effet, le cabinet français spécialisé dans l’audit s’est chargé de contrôler les preuves de réserves de Binance et d’autres plateformes d’échange comme Kraken, et Crypto.com.
Mazars a donc décidé de supprimer le rapport qui laissait croire à une bonne santé financière de Binance de sa plateforme. D’après ce rapport, les réserves de bitcoins de Binance sont estimées à 101 %. Cet audit était déjà remis en cause par de nombreux clients qui portaient des critiques sur la méthodologie employée par Mazars pour l’évaluation.
Remember when Binance released proof of reserves to calm the market?
Well, the accounting firm that helped with that, Mazars Group, deleted the proof of reserves from its website.
And Mazars Group is pausing all work with Binance and its other crypto clients.
— Genevieve Roch-Decter, CFA (@GRDecter) December 16, 2022
Pour sauver sa notoriété, le cabinet français a donc décidé de se décharger de toutes les activités ayant rapport aux cryptomonnaies. Cette nouvelle n’est pas restée sans répercussions sur le cours du Binance Coin (BNB) qui a d’ailleurs chuté de 5 % en l’espace de 24 heures.
De la même manière, Crypto.com (CRO) a vu son activité chuter de 3,9 % et le Token natif de KuCoin de 2,5 %.
Récapitulatif de la situation de Binance : Jim Cramer rassuré et inquiet à la fois
Dans un tweet, l’animateur de l’émission culte « Mad Money », plonge davantage la plateforme de Zhao. Ce dernier affirmait que son argent serait plus en sécurité sur Draftkings (une société de paris sportifs), que sur Binance.
I would trust my money more in Draftkings than i would binance
— Jim Cramer (@jimcramer) December 16, 2022
Le présentateur de la CNBC pense également que Binance n’a « aucune réelle légitimité » après la chute de son principal rival (FTX). Mais, sa position par rapport à l’échange de CZ n’est pas fixe.
Do you feel as reassured by Binance as i do?
— Jim Cramer (@jimcramer) December 14, 2022
C’est dans un tweet déconcertant (ou ironique) que le présentateur de la CNBC avait statué deux jours plus tôt en faveur de Binance. Au regard de ces tweets incohérents, Jim Cramer semble plutôt attaquer l’industrie de la crypto-monnaie dans son ensemble. Et non Binance directement.
Que se passerait-il si Binance déclarait faillite ?
Cette théorie est au bout des lèvres de certains journalistes. Toutefois, une faillite de la première bourse crypto au monde, pourrait déstabiliser l’écosystème des crypto-monnaies.
So what's going on here?
There are definitely some red flags:
Evasive answers from CZ.
The promise of a full audit sometime in the future.
Assurances that Binance is financially strong without any specific evidence.
— Genevieve Roch-Decter, CFA (@GRDecter) December 16, 2022
Tout porte à croire que l’empire Binance est trop grand pour s’écrouler. Néanmoins, CZ ne cesse de rassurer ses collaborateurs que Binance ne s’effondrera pas. Toutefois, il annonce une « période difficile » à laquelle il faudra se préparer.
Récapitulatif de la situation de Binance : CryptoQuant rassure également
CryptoQuant fait remonter Binance en surface de la tourmente médiatique dans laquelle elle est en passe d’être noyée. La firme qui s’occupe de l’analyse des données blockchain a vulgarisé un nouveau rapport sur les preuves de réserves de Binance.
De ce rapport, il ressort que « le passif BTC de Binance (dépôts des clients) est garanti à 97 % par les actifs de la bourse ». Toujours selon CryptoQuant,
« Binance détient plus de 10 % de sa trésorerie en Binance Coin. Soit environ 6,2 milliards en BNB. »
Un chiffre qui devrait calmer un temps soit peu les diverses polémiques.
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