Le lancement du projet Worldcoin et de son token WLD a fait couler beaucoup d’encre. Notamment parce qu’il divise. Entre fascination des uns et méfiance des autres, voyons les principaux points de tension autour du projet.

Big brother is watching you !

Directement tirée du roman 1984 de George Orwell, cette expression dénonce les systèmes de surveillance de masse. Et c’est bien sur ce point que Worldcoin cristallise le plus les critiques. Si le projet vise à donner un accès universel à l’économie mondiale ou encore à restaurer le droit à la propriété, certaines facettes sont infiniment plus anxiogènes pour beaucoup d’observateurs. Car pour permettre à ce système d’émerger et de perdurer, les directeurs du projet ambitionnent de pouvoir identifier l’ensemble des êtres humains sur Terre, grâce à un scan rétinien.

Big brother is watching you !

Une collecte de données à l’échelle mondiale qui semble effrayer beaucoup plus qu’elle n’enchante.La collecte de données et la composante biométrique du projet interrogent d’ailleurs les régulateurs de plusieurs pays. Au Royaume-Uni, le régulateur des données s’est montré quelque peu craintif à l’égard du projet et se dit désormais prêt à enquêter sur Worldcoin.

Nous prenons note du lancement de Worldcoin au Royaume-Uni, et nous mènerons d’autres enquêtes à l’avenir.

Des critiques également mises en avant par Vitalik Buterin, le co-fondateur du réseau blockchain Ethereum. Selon Buterin, le scan de l’iris pose un certain nombre de questions d’ordre éthique.

La monétisation des données

Outre le scan rétinien qui rappellera à certains de mauvais souvenirs de films de science-fiction, les détracteurs attaquent aussi le modèle de Worldcoin : un modèle basé sur l’incitation financière à participer au protocole. Si Worldcoin vend son projet comme une manière de distribuer de la crypto partout dans le monde, force est de constater qu’il existe une contrepartie. Pour pouvoir bénéficier du airdrop de tokens WLD, il est indispensable de se soumettre au scan rétinien afin de disposer de sa carte World ID. Dans le protocole Worldcoin, la carte World ID vise à prouver deux choses :

  • Que vous êtes humain
  • Votre unicité

La centralisation des données

Dans son analyse du projet Worldcoin, Vitalik Buterin a aussi pointé du doigt la trop grande centralisation autour du projet. Un élément qui pourrait faire peser un risque majeur, notamment en ce qui concerne l’utilisation des données. Quid des fuites potentielles ? De la vente des données ?

Pire encore, puisqu’il s’agit de données biométriques, la compromission potentielle des données est irréversible. Si le hack d’une adresse email est problématique, cela n’est pas irréversible. Vous pouvez par exemple changer de mot de passe. Pour l’œil, vous l’aurez compris, c’est bien différent.

Sam Altman : le ying et le yang

À l’heure du déploiement massif de l’intelligence artificielle, Worldcoin se veut être un moyen efficace permettant de différencier l’homme de la machine. Mais la ou le bas blesse pour bon nombre de suiveurs, c’est que ce projet est notamment dirigé par Sam Altman, qui n’est autre que le PDG d’Open AI, l’entreprise qui développe le chatbot ChatGPT.

Cette deuxième critique s’adresse plutôt à l’attention de Sam Altman que du projet Worldcoin. Pour beaucoup, Sam Altman travaillerait sur deux projets aux objectifs contradictoires. D’une part développer l’intelligence artificielle et la limiter d’autre part. D’autres voix s’élèvent néanmoins pour évoquer la complémentarité entre les deux projets. Aux potentielles destructions de poste engendrées par l’IA, Worldcoin pourrait apporter une forme de revenu universel à chaque personne.

Ce qu’il faut retenir :

  • La collecte de données via le scan rétinien inquiète de nombreux suiveurs de la sphère crypto
  • L’incitation à participer au projet en échange de tokens soulève aussi une question
  • Certains regrettent le fait que Sam Altman contribue à résoudre un problème qu’il a en partie créé

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