Le Metaverse est le pari à long terme de Mark Zuckerberg pour créer un internet immersif et social. Mais ce projet coûte cher à Meta, qui a perdu plus de 40 milliards de dollars dans sa division Reality Labs depuis 2021.

Un pari à long terme qui coûte cher à Meta

Le Metaverse, la vision d’un internet immersif et social portée par Mark Zuckerberg, est loin d’être rentable pour Meta, la nouvelle identité de Facebook. L’entreprise a révélé que sa division Reality Labs, qui regroupe ses activités liées au Metaverse et à la réalité virtuelle, a perdu plus de 40 milliards de dollars depuis 2021, selon son rapport financier. Et ce n’est pas fini : Meta s’attend à ce que ses coûts liés au Metaverse “augmentent de manière significative” pendant encore un an.

Zuckerberg reste cependant convaincu que le Metaverse est “la direction vers laquelle le monde se dirige” et qu’il s’agit d’un “pari à long terme” qui finira par payer. Il mise sur les tendances technologiques qui vont selon lui rendre l’internet plus immersif, comme les lunettes intelligentes, la réalité virtuelle ou la réalité augmentée. Il compte également sur l’attrait des utilisateurs pour des expériences plus riches et plus sociales, comme les jeux en ligne, les réseaux sociaux ou les événements.

Meta (Facebook) - 13,7 milliards de dollars perdus en 2022

Mais pour l’instant, le Metaverse de Zuckerberg peine à décoller et à séduire les consommateurs. Les analystes sont sceptiques sur la capacité de Meta à créer un écosystème viable et rentable autour du Metaverse, qui nécessite des investissements massifs en recherche et développement, en infrastructure et en contenu. Ils s’interrogent également sur la pertinence du Metaverse pour répondre aux besoins et aux attentes des utilisateurs, qui sont de plus en plus soucieux de leur vie privée et de leur bien-être numérique.

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Un défi technique et éthique

Le Metaverse pose également des défis techniques et éthiques importants pour Meta et les autres acteurs du secteur. Il faut en effet créer des standards communs, des protocoles interopérables et des interfaces intuitives pour permettre aux utilisateurs de naviguer facilement entre les différents mondes virtuels.

Il faut aussi garantir la sécurité, la confidentialité et la souveraineté des données personnelles, qui sont souvent exploitées à des fins commerciales ou malveillantes. Il faut enfin veiller à ce que le Metaverse soit inclusif, diversifié et respectueux des droits humains, et non pas un espace de domination, de discrimination ou de manipulation.

Un potentiel créatif et social

Malgré ces difficultés, le Metaverse offre aussi un potentiel créatif et social considérable pour Meta et les autres acteurs du secteur. Il permet en effet de créer des expériences immersives et personnalisées, qui stimulent l’imagination et l’émotion des utilisateurs. Il permet aussi de renforcer les liens sociaux, en facilitant la communication, la collaboration et le partage entre les personnes, quelles que soient leur localisation ou leur situation.

Il permet enfin de favoriser l’innovation, l’éducation et la culture, en donnant accès à des ressources, des contenus et des événements variés et de qualité.

Un contraste avec les autres activités de Meta

Les pertes du Metaverse contrastent avec les performances des autres activités de Meta, qui continuent à générer des revenus et des profits importants. La division Family of Apps, qui regroupe Instagram, Facebook et WhatsApp, a réalisé un chiffre d’affaires de 32 milliards de dollars au quatrième trimestre, en hausse de 11 % par rapport à l’année précédente, grâce à l’augmentation des impressions publicitaires. Le bénéfice par action a atteint 1,98 dollar, en hausse de 21 % par rapport à 2022.

threads twitter meta

Ces résultats ont rassuré les investisseurs, qui ont fait grimper l’action de Meta de 7 % mercredi, après avoir entendu l’explication de Zuckerberg sur sa stratégie autour du Metaverse. Le PDG a promis qu’il allait faire croître les revenus et les profits des applications phares de Meta suffisamment pour couvrir les coûts continus du Metaverse. Il a également annoncé des réductions de dépenses et des suppressions d’emplois dans d’autres domaines.

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Meta n’est pas la seule entreprise à s’intéresser au Metaverse, qui suscite un engouement croissant dans le secteur technologique. Des géants comme Microsoft MSFT -0.4%, Google GOOG +0.1% ou Amazon AMZN -0.1% ont également annoncé leurs ambitions dans ce domaine, ainsi que des acteurs plus spécialisés comme Roblox RBLX +0.7%, Epic Games ou Decentraland. Le Metaverse est également lié à l’univers des crypto-monnaies et des NFT, qui connaissent un essor fulgurant ces derniers mois.

Le Metaverse est-il une révolution inéluctable ou une utopie irréaliste ? Seul l’avenir le dira. Mais pour Mark Zuckerberg, il n’y a pas de doute : le Metaverse est le futur du numérique.

Ce qu’il faut retenir :

  1. Le Metaverse, projet d’internet immersif et social de Mark Zuckerberg pour Meta, a entraîné des pertes de plus de 40 milliards de dollars depuis 2021, malgré les ambitions de croissance à long terme.
  2. Le Metaverse présente des défis techniques et éthiques concernant la confidentialité des données et l’inclusivité, mais il offre également un potentiel créatif et social pour les utilisateurs et les acteurs du secteur.
  3. Malgré les pertes liées au Metaverse, les autres activités de Meta, comme Facebook, Instagram et WhatsApp, continuent de générer d’importants revenus et profits, suscitant l’intérêt croissant d’autres entreprises technologiques pour le Metaverse.