La Chine prévoit de former 10 000 ingénieurs par an dans les technologies émergentes, dont la blockchain, l’intelligence artificielle (IA), le web3 et le big data.

Formation d’ingénieurs en technologies émergentes

Malgré l’interdiction des crypto-monnaies dans le pays, la deuxième puissance mondiale dispose toujours d’un vivier de talents en blockchain et vise à développer davantage ses capacités en web3 grâce à cette initiative.

Selon les rapports locaux, le gouvernement a l’intention de former chaque année 10 000 ingénieurs dans des domaines technologiques en plein essor tels que la blockchain, l’IA et le big data.

La capitale chinoise a élaboré un plan de mise en œuvre visant à favoriser les talents en technologie numérique. Les autorités prévoient également de réorganiser leur système d’évaluation des talents afin de permettre aux experts d’obtenir des qualifications dans les domaines technologiques émergents.

Le plan a été présenté dans un document gouvernemental déposé par le Bureau des ressources humaines et de la sécurité sociale de la municipalité. Bureau chargé de l’administration et du développement de la ville. Cette initiative témoigne de la volonté du pays de parier sur le web3, souvent appelé la prochaine itération d’Internet.

D’autres grandes villes chinoises intensifient également leurs efforts en matière de web3, notamment Shanghai, qui prévoit de générer 6,9 milliards de dollars grâce à ses projets de métaverse dans les domaines de la culture et du tourisme.

La blockchain au cœur de l’industrie crypto - qu’est-ce que c’est ?

Plus récemment, le 6 juillet, Pékin a annoncé la construction du Centre d’innovation dans le métaverse de Pékin. Une nouvelle initiative soutenue par le gouvernement pour soutenir la recherche, le développement et l’adoption du métaverse dans la ville.

La Chine, l’un des plus grands pôles de crypto-monnaies en Asie malgré l’interdiction

Le plan de la Chine de former un nombre important d’ingénieurs met en évidence le talent abondant du pays dans ces domaines technologiques. Et ce, malgré l’interdiction complète des crypto-monnaies dans le pays. Même si de nombreuses entreprises ont déplacé leurs activités à l’étranger après la répression gouvernementale sur les crypto-monnaies, la Chine a produit une génération de talents compétents dans ce domaine, jouant un rôle clé dans les premiers développements de l’industrie.

La région a vu naître des échanges de crypto-monnaies très réussis. Par exemple, Binance, KuCoin, Crypto.com, OKX et l’ancien FTX. Les ingénieurs web3 ont aussi prospéré en silence, malgré l’interdiction, ils se tournent vers l’étranger pour le financement.

Selon un rapport de K33, la Chine représente 15 % de la main-d’œuvre en crypto-monnaies en Asie, se classant derrière Singapour, Hong Kong et l’Inde. Pendant ce temps, bien qu’elle soit considérée comme la principale juridiction en crypto-monnaies, les États-Unis ne représentent que 29 % de la main-d’œuvre mondiale en crypto-monnaies.

Un soutien politique fort

La Chine a pris conscience du potentiel de la blockchain pour son développement économique et social. Le président Xi Jinping a lui-même déclaré en octobre 2019 que la blockchain était une « technologie de rupture » et qu’il fallait « saisir l’opportunité » de son développement. Depuis, le pays a multiplié les initiatives pour encourager la recherche, la formation, le financement et la régulation de la blockchain.

La Chine a notamment lancé en avril 2020 son propre service national de blockchain, le BSN (Blockchain-based Service Network). Service qui vise à fournir une infrastructure commune et à faible coût pour les développeurs et les entreprises qui veulent utiliser la blockchain. Le BSN s’appuie sur des partenaires publics et privés, dont des géants du numérique comme Alibaba, Tencent ou Huawei.

Le BSN permet aux utilisateurs de créer et de déployer des applications blockchain sur différents réseaux, qu’ils soient publics ou privés, nationaux ou internationaux. Il vise ainsi à faciliter l’adoption et l’innovation de la blockchain en Chine, mais aussi à renforcer son influence à l’étranger.

Le DCEP, une monnaie numérique de banque centrale

La Chine a également accéléré le déploiement de sa monnaie numérique de banque centrale, le DCEP (Digital Currency Electronic Payment). Il repose sur une blockchain contrôlée par la Banque populaire de Chine. Le DCEP a été testé dans plusieurs villes pilotes depuis 2020 et devrait être étendu à l’ensemble du pays à l’horizon 2022.

La monnaie vise à renforcer l’efficacité et la sécurité des paiements, à réduire les coûts de transaction, à favoriser l’inclusion financière et à renforcer le rôle international du yuan. Le DCEP est compatible avec les systèmes existants, comme Alipay ou WeChat Pay. Il se distingue des autres crypto-monnaies, comme le Bitcoin ou l’Ether.

Ce qu’il faut retenir :

  1. La Chine va former 10 000 ingénieurs par an dans les technologies émergentes, malgré l’interdiction des crypto-monnaies. Afin de développer ses capacités en blockchain et en web3.
  2. Pékin construit un Centre d’innovation dans le métaverse pour soutenir la recherche et le développement de cette nouvelle technologie.
  3. La Chine est l’un des principaux acteurs de la crypto-monnaie en Asie, malgré l’interdiction. Avec une abondance de talents en blockchain et web3.