Il y a quelques semaines, l’ADAN et KPMG publiaient une enquête sur l’adoption des cryptos et du web3 en Europe. Riche d’enseignements, cette enquête nous permet de dresser le portrait type de l’investisseur crypto dans l’hexagone. Nous verrons qu’il partage des caractéristiques communes avec l’investisseur italien, allemand ou encore anglais.

Sociologie de l’investisseur français

Selon les données de l’enquête, les hommes semblent plus susceptibles d’investir que les femmes dans les actifs numériques. Parmi la population ayant déjà investi environ les deux tiers (63,5 %) étaient des hommes. Si l’on isole la population souhaitant investir, le constat est similaire avec 55 % d’hommes pour 45 % de femmes. Des chiffres qui restent à peu près identiques à ceux de l’année précédente.

Si l’on se focalise sur l’âge, près de la moitié des détenteurs (48 %) sont âgés de moins de 35 ans. La tranche d’âge est également la mieux représentée chez les “intentionnistes” souhaitant acheter de la crypto avec 30 %. Une tendance générationnelle qui se creuse par rapport à 2022. En effet, l’an dernier, les 18-35 représentaient 46 % des détenteurs et 29 % des personnes souhaitant passer le cap. Le facteur de l’âge, particulièrement pertinent pour classer les investisseurs est renforcé par une hausse de la réticence à l’égard des actifs numériques au sein des classes d’âge les plus élevées.

Sociologie de l'investisseur français

Si le facteur “âge” ou “sexe” n’a pas beaucoup évolué entre 2022 et 2023, le revenu moyen de l’investisseur est une variable qui a beaucoup évolué ces 12 derniers mois. Désormais, les actifs numériques sont aujourd’hui privilégiés par les ménages aisés. Ainsi, 24 % des détenteurs font partie d’un foyer dont les revenus sont supérieurs à 60 000 euros. Ils n’étaient que 3 % en 2022. À l’inverse, l’année 2022 plaçait plutôt les foyers modestes comme les principaux investisseurs. Entre 2022 et 2023, la représentation des ménages disposant d’un revenu annuel inférieur à 18 000 € est passée de 43 % à 23 %. A noter que l’investisseur crypto français est aussi souvent un investisseur en actions. Si 37 % des français détiennent des actions, 78 % des investisseurs cryptos disent aussi posséder des actions.

Le cas français : applicable à toute l’Europe ?

Dans leur étude commune, l’ADAN et KPMG dressent un comparatif des habitudes avec plusieurs pays d’Europe. Ainsi, nous sommes en mesure de comparer les données pour la France avec celle disponible pour le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas

L’Allemagne, qui compte 11 % de possesseurs de cryptos fait aussi face à une sur-représentativité des hommes (61 %). Parmi les investisseurs, 50 % ont moins de 35 ans. La variable du revenu permet aussi de pointer du doigt la sur-représentation des revenus à plus de 60 000 euros par an parmi les investisseurs. De son côté, l’Italie affiche une proportion de 66 % d’investisseurs de sexe masculin. Les 18-35 ans représentent 39 % des détenteurs d’actifs. Mais le niveau de rémunération ne semble pas être une donnée pertinente pour classer l’investisseur italien.

Aux Pays-Bas, 14 % des sondés possèdent des actifs numériques. La proportion d’hommes est encore plus élevée qu’ailleurs avec 83 % des holders. Comme c’est le cas en France ou en Allemagne, la classe des 18-35 ans représente environ la moitié (53 %) des investisseurs. Parmi les investisseurs, les ménages les plus aisés sont aussi très bien représentés, 30 % des détenteurs affichant des revenus supérieurs à 74 000 € par an. Enfin, l’étude qui se concentre aussi sur le Royaume-Uni permet d’isoler les mêmes éléments. Outre-Manche, 75 % des investisseurs sont des hommes. Les moins de 35 ans représentent près des deux tiers du nombre d’investisseurs. Les revenus à plus de 60 000 euros, qui représentent 20 % de la population représentent 34 % des investisseurs cryptos.

Ce qu’il faut retenir :

  • En France, le portrait robot de l’investisseur crypto est un homme de moins de 35 ans et affichant un salaire annuel supérieur à 60K
  • Entre 2022 et 2023, la variable “salaire” a beaucoup évolué
  • En règle générale, les mêmes variables permettent de cartographier l’investisseur hollandais, allemand, italien ou britannique

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