Le géant Binance vient de retirer sa demande d’enregistrement en Allemagne. Si CZ a souvent œuvré pour façonner l’écosystème Binance en Europe, la mise en place de MiCA pourrait totalement rebattre les cartes.
Binance quitte l’Allemagne
Depuis le mois dernier, les rumeurs allaient bon train. C’est désormais officiel. La plateforme Binance a bel et bien retiré sa demande d’enregistrement en Allemagne déposée auprès de la BaFin, l’autorité fédérale de supervision financière. Une information qui a récemment été confirmée auprès du quotidien allemand Finance Forward par un porte-parole de l’exchange numéro 1 au monde.
Une version qui ne colle pas avec celle d’un rapport publié à la fin du mois de juin. Rapport au sein duquel il était précisé que la BaFin avait refusé la demande de l’exchange. Quoi qu’il en soit, Binance a confirmé sa version des faits par l’envoi d’une communication aux médias. Communication dans laquelle on peut lire :
Binance confirme qu’elle a retiré de manière proactive sa demande d’enregistrement auprès de la BaFin. La situation, à la fois sur le marché mondial et dans la réglementation, a changé de manière significative. Binance a toujours l’intention de demander une licence appropriée en Allemagne, mais il est essentiel que notre soumission reflète précisément ces changements.
Une nouvelle fois, Binance met en avant la règlementation. Malmenée aux États-Unis par les régulateurs et notamment par la SEC la plateforme est aussi chahutée en France où elle fait l’objet d’une enquête pour blanchiment d’argent. Pour ne pas totalement fermer la porte, Binance précise également se tenir prêt à déposer une nouvelle demande lorsque les conditions seront à nouveau réunies.
Quelle stratégie pour Binance ?
Pour la plateforme crypto, ces dernières semaines semblent s’inscrire dans une dynamique de désengagement du marché européen. Car avant l’Allemagne, Binance avait déjà entrepris de faire ses valises et quitter les Pays-Bas, Chypre ou encore la Belgique. Beaucoup y voient l’anticipation de la mise en application du règlement européen MiCA. En effet, la législation européenne qui entrera en vigueur en 2024 prévoit que l’obtention d’un agrément dans l’un des pays membres permet d’exercer légalement au sein de toute l’Union Européenne.
Binance semble donc s’axer sur une stratégie de demande dans un seul et unique pays. Mais cette stratégie pourrait s’avérer couteuse, en termes d’image. Car en se retirant de gros marchés comme l’Allemagne, la plateforme pourrait s’affaiblir en termes d’image en même temps qu’elle contribue à renforcer la position de ses principaux concurrents. En France, la plateforme dispose toujours de son enregistrement PSAN auprès de l’AMF. Mais selon nos informations, Binance n’aurait pas encore entrepris de demander l’agrément. À l’inverse de la Société Générale dont la filière crypto Forge est devenue il y a quelques jours, la première à disposer du précieux sésame.
Ce qu’il faut retenir :
- Binance vient de retirer sa demande d’enregistrement auprès des autorités allemandes
- La plateforme justifie sa démarche par les conditions du marché
- Ce nouveau camouflet pose la question de l’engagement de Binance en Europe
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